ACTUALITE

  
Siège de la Diputación de Aragón                               

Avec la  signature de cette convention internationale, à Huesca (Aragon), le 13 mars    2018, une nouvelle page de la coopération européenne s’est ouverte. Elle doit permettre d’amplifier et d’améliorer les relations régies par le plan POCTEFA 2014-2020.

 Le dispositif POCTEFA s’adresse aux acteurs du secteur public et privé de l’espace de coopération. Lorsque ces acteurs deviennent les partenaires d’un projet programmé, ils sont alors appelés bénéficiaires. Peuvent être bénéficiaires : des organismes publics, des entreprises, des agences de développement, des groupements européens et des clusters, des associations, des fondations, des chambres de commerce, des centres d’enseignement, parmi d’autres types d’organismes et de groupements.

 Le POCTEFA 2014-2020 est organisé en appels à projets. Lors de chacun d’entre eux, les acteurs du territoire souhaitant développer des projets transfrontaliers dans la zone de coopération doivent présenter leurs candidatures au Programme. Une fois celles-ci présentées, les responsables du Programme choisissent les projets qui s’adaptent aux besoins du territoire et aux critères de présentation des propositions. Ces projets seront alors programmés et pourront recevoir le cofinancement du FEDER. 70 millions d’euros ont été attribués dans la première phase. La seconde est en cours et devrait bénéficier de 71 millions.

 Le siège de la Diputación General de Aragón a accueilli les délégations venues respectivement des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques. La cérémonie protocolaire consistait en la signature de la convention portant création du Groupement Européen de Coopération Transfrontalière (GECT).

 Pour le président aragonais, Miguel Garcia, ce 13 mars était une « journée institutionnelle très importante ».  l’accueil des deux présidents des départements français voisins marque le point de départ d’une nouvelle strate de la coopération multiséculaire que les Pyrénéens ont toujours entretenue. Mais aujourd’hui, il s’agit de compter en Europe, de se donner les moyens d’obtenir les financements d’opérations  qui permettront à toutes les populations de rester sur leurs territoires respectifs et d’y vivre bien. En matière d’emploi, d’économie, comme d’agriculture, les activités existent déjà, mais le GECT doit favoriser leur développement à l’échelle européenne. À l’échelle du continent, les 3 entités ne pèsent pas grand-chose, il faut bien l’avouer. Mais unies et associées dans le plan POCTEFA 2014-2020, elles ont désormais la puissance nécessaires pour être un acteur

reconnu dans une compétition sans cesse plus impitoyable pour les territoires trop fragiles. La crise des « zones défavorisées » de ce côté-ci des Pyrénées expose au grand jour les difficultés que rencontrent les agriculteurs. Mais avec eux, ce sont tous les acteurs de l’économie qui voient se profiler des lendemains difficile. Car si la base de l’économie s’effondre et disparaît, ce seront toutes les strates qui seront affectées à des degrés plus ou moins importants. Or, le GECT doit renforcer le monde rural.

Signature de la Convention GECT

 

En matière économique, il en est de même. Les projets transfrontaliers seront favorisés afin de permettre à des acteurs ayant des vocations complémentaires de se rencontrer et de finaliser des collaborations qui jusque là, étaient parfois ignorées. En matière d’emploi, c’est chaque bassin qui devrait être dynamisé par les synergies développées dans le cadre de ce GECT. Les populations au sens le plus larges ne seront pas oubliées. L’objectif est que l’on ne parle plus ou que l’on n’entende plus parler de communauté fragilisée. Les spécificité de chacun et le respect de l’ensemble seront des priorités.

 Jean-Jacques Lasserre, président du département des Pyrénées-Atlantiques précise lui aussi que c’est un changement de dimension qui va compter dans la chaîne des Pyrénées, mais au-delà en terme de gain de visibilité et d’audience. Sur les différents volets de la convention il précise les similarités avec le plan « Montagne » initié et conduit par l’assemblée départementale. Il se montre résolument optimistes quant aux chance de réussites de part et d’autre  de la chaîne, qui n’est, dans les faits, qu’une frontière administrative. De tous temps, même pendant la seconde guerre mondiale, les échanges ont toujours existé même si l’autorité du moment voulait les empêcher.

 Aujourd’hui, dans les Hautes-Pyrénées conduites par Michel Pélieu, la coopération s’exerce dans la gestion du consortium Arragnouet-Bielsa (Consorcio Bielsa-Arragnouet au Sud des Pyrénées). Le tunnel est un passage évident pour les touristes dans les deux sens lorsqu’ils veulent passer par le centre de la chaîne. Les camions passent de préférence par le tunnel du Somport, même si la route française est exiguë, nous l’avons encore testée au retour de Huesca. La route du col du Pourtalet qui a connu huit jours de fermeture cet hiver était dégagée, mais peu fréquentée en début de matinée tout du moins. Il faut dire que les ventas frontalières (les boutiques espagnoles où le sentiment d’être un peu contrebandier existe toujours...) sont encore fermées pour quelques semaines encore.  La route est maintenue sauf dans le cas d’épisodes neigeux comme nous avons vécus il y a peu par le Consorcio Portalet (Consortium Pourtalet).

 Dans les prochains 18 mois, le plan POCTEFA 2014-2020 s’achèvera, mais le GECT prolongera les actions et développera les différentes initiatives et collaborations de chaque côté des Pyrénées et les actions transfrontalières qui seules permettront aux trois territoires de n’en faire qu’un visible et respecté en Europe.

La Route est ouverte pour une collaboration élargie entre Pyrénéens